Ne pas confondre faire une vidange et faire une révision. L’huile moteur et le filtre à huile sont importants, mais il ne faut pas négliger les bougies, le filtre à air, les réglages moteur et le remplacement des pièces comme les pneus, les disques et plaquettes de frein, etc… de la partie-cycle. Voici les bases de l’entretien moto « à faire soi-même », ainsi que les contrôles à effectuer pour savoir quand faire appel à un professionnel.
Ne pas négliger les entretiens peu fréquents comme la vidange de fourche (risque problème de tenue de route et talonnage au freinage), le remplacement du liquide de frein (freinage moins performant et moins fiable, corrosion, grippage, réparations coûteuses) ou celui du liquide de refroidissement (abaissement de la protection antigel, des pouvoirs anticorrosion et lubrifiant).
La chaine
Une chaîne de transmission secondaire bien lubrifiée a une plus grande longévité. En ce qui concerne sa tension, quelques erreurs sont encore très souvent répandues. Certains oublient de la tendre régulièrement, ne le faisant que lorsque les à-coups de transmission deviennent insupportables. À l’inverse, d’autres ont tendance à trop tendre la chaîne (il faut laisser 3 cm de débattement libre), trop tendue, la chaîne « absorbe de la puissance » et s’use plus rapidement. Enfin, l’erreur classique est de ne pas tenir compte du « faux rond », pratiquement inévitable quand une chaîne commence à fatiguer. L’usure se répartissant de façon inégale, la chaîne est tendue à certains endroits et détendue à d’autres, ce qui est à repérer en tournant la roue. Le point le plus tendu sert de référence pour régler, sinon la chaîne risque de se retrouver trop tendue et peut vous lâcher.
La vidange
Le contrôle du niveau d’huile moteur est élémentaire. La consommation d’huile est en fonction du type de refroidissement du moteur, de son kilométrage, de la manière dont on l’utilise et de la température ambiante. Un coup d’œil au niveau d’huile à intervalles réguliers évite de casser le moteur à cause d’une surconsommation d’huile. Vidanger l’huile moteur et remplacer le filtre à huile est nécessaire pour la santé du moteur, y compris pour les moteurs qui consomment de l’huile. Le rajout d’huile neuve n’épure pas la vieille, bien au contraire c’est la neuve qui se pollue. Sachez que si vous utilisez votre moteur sans en abuser de sa puissance, utiliser de l’huile 100 % synthèse permet de ne vidanger que tous les 12 000 km au lieu de tous les 6 000 km avec de la semi synthétique, la pure synthèse étant beaucoup plus résistante (également plus chère).
Les plaquettes de frein
Il faut surveiller à intervalles réguliers l’épaisseur restante des garnitures des plaquettes de frein, surtout quand elles commencent à être un peu usées. La garniture de frein est un matériau qui s’use, fixé sur un support en ferraille qui ne doit jamais venir au contact du disque. Sinon, le disque se détruit en peu de temps, et un disque coûte beaucoup plus cher qu’une paire de plaquettes. Moins de 1 mm de garniture implique le remplacement des plaquettes. Quand vous remplacez les plaquettes vous-même, n’oubliez pas que sur la grande majorité des étriers, il faut absolument nettoyer les pistons avant de les repousser ; dans le cas contraire, on introduit des saletés qui vont perturber le travail et surtout finir par gripper les freins.
Le filtre à air
Le rythme d’inspection, de nettoyage et de remplacement du filtre à air est fonction de votre moto mais aussi de l’environnement dans lequel vous roulez. La « pureté » de l’atmosphère n’est pas la même à la campagne que dans une grande ville. Un filtre sale fait augmenter la consommation d’essence et perdre de la puissance. Il y a des filtres en papier ou en mousse lavable. Cette mousse se nettoie dans un bain de solvant, tel que le pétrole ou le white-spirit. Pour un filtre papier, on chasse les impuretés à l’air comprimé ou à l’inverse avec un aspirateur ménager assez puissant. Une fois nettoyé, le papier doit se laisser traverser un peu par la lumière du jour, sinon, il doit être remplacé.
Entretien moto : les bougies
Le constructeur préconise le kilométrage d’inspection et de remplacement des bougies. À force de travailler, l’écartement entre les électrodes d’une bougie augmente. À l’aide d’un jeu de cales, réglez l’écartement des électrodes selon les préconisations. La couleur des électrodes des bougies vous donne une indication sur la carburation. Une bougie couverte de noir de carbone, avec de la suie qui reste sur les doigts, a une carburation trop riche. Si l’électrode centrale de sa voisine est blanche alors les papillons d’admission dans les pipes sont désynchronisés, que ce soit avec des carburateurs ou des injecteurs. Leur synchronisation est à faire pour le bon rendement et l’économie de consommation. Amenez votre moto chez votre concessionnaire ou achetez une rampe de dépressiomètres à cadran pour le faire vous-même. Un excès de jeu est bruyant (cliquetis) et abîme la commande des soupapes. Pas assez ou plus du tout de jeu est grave, car la soupape ne ferme plus correctement. Elle peut passer en fusion sous l’effet chalumeau de la combustion. Faire l’économie du contrôle du jeu des soupapes peut coûter très cher en fin de compte.
Entretien moto : la batterie
La majorité des motos actuelles sont équipées de batterie de type « sans entretien », mais il reste encore beaucoup de batteries classiques sur les motos en circulation. Une batterie sans entretien porte bien son nom : il n’y a rien à faire, surtout pas l’ouvrir. Elle est reconnaissable par ses parois noires, contrairement à la batterie classique aux parois transparentes. On voit au travers car il faut veiller au niveau maxi / mini du liquide pour le compléter éventuellement avec de l’eau. Si on ne le fait pas, les plaques de batterie exposées à l’air deviennent inefficaces et la batterie se dégrade irrévocablement.