L’embrayage est un dispositif d’accouplement temporaire entre le moteur et un récepteur, l’embrayage évite les blocages et les calages susceptibles de générer la rupture d’éléments de transmission de la moto.
Fonctionnement d’un embrayage moto
Comme pour tout embrayage de véhicule, l’embrayage moto implique trois phases : la phase de position embrayée (la transmission est fournie, ce qui permet à la moto d’avancer, le moteur est relié à la boîte de vitesse), la phase de position débrayée (la transmission est interrompue ce qui implique que le moteur tourne sans que la moto ne roule) et la phase transitoire de glissement (rétablissement progressif de la transmission). Il est recommandé d’embrayer de manière progressive pour éviter les chocs qui pourraient causer la rupture d’éléments de transmission de la moto.
Embrayage moto mono-disque
Ces embrayages ne comportent qu’un disque de friction, dont souvent les deux faces sont utilisées pour assurer le contact avec deux disques en acier. Comme la puissance à transmettre ne peut se répartir sur plusieurs disques, ils sont nécessairement de grand diamètre.
On les rencontre souvent sur les moteurs dont l’axe du vilebrequin est longitudinal, comme les BMW ou les Guzzi. Les liaisons entre le vilebrequin et la boîte se font directement par le centre des disques, sans engrenages de transmission primaire pour renvoyer le mouvement. Une simple ventilation dans les carters envoie suffisamment d’air pour refroidir ce type d’embrayage. Résistants, ces embrayages offrent moins de progressivité que les multidisques et leur remplacement exige beaucoup de main d’oeuvre, puisque le moteur doit la plupart du temps être sorti du cadre avant de le désolidariser de la boite de vitesses.
Embrayage multi-disques
Sur la plupart des motos, l’axe du vilebrequin est face à la route. Dans ce cas, l’embrayage est disposé sur l’un des côtés du bloc moteur et entrainé par un train de pignons. On limite son diamètre pour des raisons d’encombrement et pour transmettre la puissance, on est alors contraint d’utiliser plusieurs disques. Sur les motos de route, l’embrayage est refroidi par huile, système qui absorbe le bruit et la poussière de garniture. En course, on a le temps de nettoyer, mais on ne peut pas tolérer la perte de puissance due au battement de la cloche dans l’huile. L’embrayage est alors extérieur au bloc moteur et refroidi par air.
La noix par laquelle sort le mouvement est fixée sur l’arbre d’entrée de boîte. La cloche, reliée par un pignon ou une chaîne au vilebrequin, tourne librement autour de la noix. Ce sont les dix à quinze disques placés entre les deux, et serrés par un « plateau de pression », qui les relient. Les disques « garnis » reçoivent le mouvement par leurs cannelures périphériques, tandis que les disques en acier le communiquent à la noix par des cannelures intérieures.
Le plateau de pression est soumis à l’action d’un ou plusieurs ressorts pour plaquer les disques entre eux. Un dispositif relié au levier d’embrayage du guidon permet de repousser le plateau, ce qui autorise le glissement des disques. La cloche n’entraîne alors plus la noix, on est en position débrayée.
Le mouvement du plateau est toujours linéaire. Selon les conceptions, il est soit tiré de l’extérieur pal une griffe ( ou une « fourchette » sur les mono-disques à sec), soit repoussé de l’intérieur par une tige. Le mouvement est imprimé à cette tige ou griffe par un levier relié à une came ou une rampe hélicoïdale, qui démultiplie l’effort appliqué au levier par le pilote. La liaison entre cette fonction et le levier au guidon s’obtient par un câble ou une commande hydraulique.
La qualité des matériaux de friction progressant, on se passe désormais des ressorts très durs qui étaient nécessaires pour transmettre la puissance: les commandes sont plus douces. Les embrayages multidisques en bain d’huile sont inégalés en progressivité et douceur. En effet, la multiplicité des disques permet un accouplement progressif, par couches successives, d’un disque à l’autre. La présence de lubrifiant donne encore plus de progressivité, sans que ce graissage nuise à la capacité de collage. Les qualités du matériau adhérent sont désormais fort bien maîtrisées et adaptées à cet environnement. Raison de plus pour que ce type d’embrayage reste l’apanage de l’embrayage de moto pour quelques années encore…
Types, réglages et problèmes de l’embrayage moto
L’embrayage moto est composé d’un volant moteur, d’un disque d’embrayage, d’un plateau de pression et de ressorts. L’embrayage peut être à sec (un seul disque) avec diaphragme, un embrayage multidisque à bain d’huile, un embrayage électro rhéologique (peu commercialisé) ou un embrayage centrifuge. Il n’est pas possible de faire un embrayage moto avec une boîte de vitesse automatique, car dans ce cas, l’embrayage à base de disques est remplacé par un convertisseur de couple hydraulique. Sur une moto, il est important de contrôler l’embrayage avant d’utiliser la moto pour éviter les risques de calage et de patinage. Tout en faisant les contrôles nécessaires sur la moto, il faudra aussi contrôler le câble d’embrayage qui peut présenter des signes d’usure avec le temps. S’il est vrillé ou usé, il pourrait se gripper et se rompre. Pour éviter de tels risques, il est nécessaire de le changer au plus vite. Dans le cas où ce câble d’embrayage est juste grippé, il sera utile de le graisser avec un lubrifiant pour câble adapté.
Quelle que soit la marque de la moto, celle-ci peut rencontrer différents problèmes d’embrayage tels que le point mort, la moto qui avance par petits coups seulement, ou l’embrayage qui patine. Pour savoir comment intervenir, il est important de vérifier le type d’embrayage de sa moto sur son manuel d’utilisation. Il peut s’agir d’un embrayage à sec ou multidisque avec une commande par câble ou hydraulique. Si l’embrayage patine, cela peut signifier que la garde d’embrayage est insuffisante, que l’huile hydraulique est trop vieille (et doive être changée), que le câble d’embrayage est usé ou grippé, que le disque est gras à cause d’une fuite d’huile de moteur, que le disque est usé. Si l’embrayage donne des à coups, cela est généralement dû à des disques voilés résultant d’une utilisation trop brutale de l’embrayage (typique d’une conduite de moto sportive).
Lorsque l’embrayage est bruyant, cela peut résulter d’une butée d’embrayage cassée ou tout simplement usée, d’un ressort de disque cassé ou endommagé, d’une cloche marquée. Dans le cas d’un débrayage et d’un embrayage difficile, les causes peuvent être liées à l’huile de moteur en général ou au câble d’embrayage. En effet, dans ce cas, soit le câble d’embrayage est usé ou grippé soit l’huile de moteur présente un problème (huile polluée, niveau d’huile trop élevé, viscosité de l’huile). Enfin, lorsqu’on n’arrive pas à trouver le point mort cela signifie que le câble d’embrayage est usé, que le garde d’embrayage est mal réglé, que l’huile hydraulique doit être remplacée ou qu’il y a une perte de pression du maître-cylindre d’embrayage. Afin d’éviter de rencontrer des problèmes d’embrayage, il est recommandé de démarrer en première, de ne pas garder la main sur le levier, d’éviter d’embrayer sous régime, de ne pas embrayer à régime moteur élevé.